Pas d’économie sans organisation sociale,
Pas d’organisation sociale sans société humaine,
Pas de société humaine sans ressources naturelles.

Le développement durable est habituellement représenté avec trois cercles de la même taille qui se croisent pour illustrer ses trois piliers : le social, l’économie et l’environnement. Même si ce schéma permet de visualiser facilement les principes du développement durable, il ne démontre pas suffisamment le lien entre les enjeux sociaux, économiques et environnementaux.

La surconsommation n’est pas une vue de l’esprit : le poids qu’elle fait supporter à la planète a son indicateur. Grâce notamment à l’ONG Global Footprint Network qui calcule chaque année le jour à partir duquel nous puisons plus de ressources renouvelables que la planète est en mesure de nous donner.

Les limites planétaires : impact des activités humaines sur les équilibres de la Terre

Le concept de limites planétaires permet une analyse globale des impacts environnementaux provoqués par les activités humaines susceptibles de provoquer un changement d’état des écosystèmes planétaires.

Neuf limites planétaires sont définies. Pour chaque limite, un indicateur et une valeur seuil sont estimés en quantité émise ou extraite de l’environnement.

Limites planétaires

Six de ces limites sont en 2022 considérées comme dépassées :

Changement climatique : concentration atmosphérique en CO2 inférieure à 350 ppm ou une variation maximale de +1 W/m2 du forçage radiatif ;

Intégrité de la biosphère : mesurée par la biodiversité génétique et la biodiversité fonctionnelle. Pour biodiversité génétique, la limite fixée à taux d’extinction de dix espèces sur un million par an (le taux « normal » est d’environ une espèce sur un million par an). Or, le taux actuel d’extinction planétaire serait de cent à mille espèces sur un million par an. Ces disparitions ont des impacts majeurs sur les écosystèmes et sur les fonctions qui ne sont plus remplies par les espèces disparues. Pour la perte de biodiversité fonctionnelle, la limite est fixée à 90 %2 ;

Perturbation des cycles biochimiques de l’azote et du phosphore : limite à la fixation industrielle et agricole de N2 à 35 Tg/an et apport annuel de phosphore aux océans inférieur à dix fois le lessivage naturel du phosphore. La modification des cycles de l’azote et du phosphore contenu dans les sols résulte notamment de l’agriculture et de l’élevage intensifs. L’usage d’engrais et les déjections issues de l’élevage contribuent à perturber ces cycles indispensables au bon état des sols et des eaux ;

Modifications de l’occupation des sols : estimées à partir de la surface forestière, la limite est fixée à 70 % de la surface de forêt avant défrichement par l’humanité ;

Introduction de nouvelles entités dans l’environnement : (métaux lourds, composés organiques synthétiques, composés radioactifs) facteurs de pollution ;

Utilisation d’eau douce : inférieure à 4 000 km3/an de consommation des ressources en eaux de ruissellement. En ce qui concerne la limite de l’eau verte (humidité des sols), une étude publiée en avril 2022 estime que celle-ci est dépassée;

Deux limites planétaires ne sont pas franchies à l’échelle de la planète :

Diminution de la couche d’ozone stratosphérique : réduction inférieure à 5 % dans la concentration en ozone par rapport au niveau pré-industriel de 290 unités Dobson ;

Acidification des océans : taux moyen de saturation de l’eau de mer de surface en aragonite supérieur ou égal à 80 % du niveau pré-industriel.

Une limite n’a pas été quantifiée à l’échelle de la planète :

Les aérosols atmosphériques sont de fines particules (liquides ou solides) en suspension dans l’atmosphère qui possèdent une taille pouvant varier d’une fraction de micromètre à plusieurs micromètres.

Ressources de la planète : nous vivons à crédit

Jour du dépassement

Chaque année, c’est le même constat. Alors que nous entamons la 2e moitié de l’année, l’humanité a d’ores et déjà consommé l’ensemble des ressources que la planète peut régénérer en un an. Et nous perdons sans cesse du terrain : en 1970, ce jour intervenait le 29 décembre.

La surconsommation n’est pas une vue de l’esprit : le poids qu’elle fait supporter à la planète a son indicateur. Grâce notamment à l’ONG Global Footprint Network qui calcule chaque année le jour à partir duquel nous puisons plus de ressources renouvelables que la planète est en mesure de nous donner.

La situation exige une prise de conscience générale qui doit impliquer l’ensemble de nos sociétés : du tissu économique aux responsables des grandes puissances. Pour ne prendre qu’un exemple, en 2022, si l’ensemble de la planète avait vécu comme les Français, il aurait fallu 2,86 planètes Terre pour répondre à nos besoins sans pénaliser les générations futures.

Jour du dépassement

Et vous : connaissez-vous vos consommations annuelles ?

Eau
120 m3

Selon l’INSEE, un foyer français de 2,5 personnes en moyenne utilise 329 litres d’eau par jour soit, globalement, une utilisation annuelle de 120 mètres cubes.

Electricité
2 223 kWh

La consommation d’un appareil électrique ou d’un logement dépend de ses performances énergétiques. En moyenne, en France, une personne consomme 2 223 kWh d’électricité à l’année.

Déchets
582 kg

Les DMA représentent 12 % du volume de l’ensemble des déchets produits en France (582 kg par habitant et par an dont la moitié non triée, soit 249 kilos d’ordures ménagères résiduelles – OMR)

Empreinte carbone
10 tonnes de CO2

Un Français émet en moyenne 10 tonnes de CO2 par an. Les experts estiment qu’il faudrait limiter ce chiffre à 2 tonnes de CO2 par an pour réussir à atteindre la neutralité carbone et à limiter le réchauffement de la planète. Faites le test et découvrez où vous vous situez.

Pour obtenir l’utilisation globale d’une famille, il ne suffit pas de multiplier ce chiffre par le nombre d’individus vivant sous le même toit. Certains usages impliquent en effet des utilisations identiques, quel que soit le nombre de personnes au foyer.

Disponibilité des ressources

Ressources épuisables

L’évaluation des réserves mondiales de matières premières est difficile à effectuer. Le terme matières premières regroupe une large gamme de produits différents. Il est donc impossible de recenser l’ensemble de toutes les matières premières disponibles sur Terre et de les comparer aux quantités consommées afin d’estimer les risques d’épuisement.

Celui-ci existe surtout pour les matières premières non renouvelables, qui se sont constituées lors de longs processus géologiques et dont la quantité disponible est limitée. À chaque fois que l’Homme utilise une matière première non renouvelable, il puise dans le stock et réduit les réserves existantes. Certaines matières premières non renouvelables sont disponibles en tellement grandes quantités (par exemple, le sable) qu’elles nous semblent quasi illimitées, mais cela ne devrait pas nous empêcher de les utiliser avec parcimonie. D’autres, par contre, présentes en quantité infime, sont proches de l’épuisement. Les répercussions commencent à se voir aujourd’hui à travers la hausse des prix de certaines matières premières et les conflits géostratégiques qui s’intensifient dans les zones où elles sont extraites. Il faut donc rapidement limiter leur consommation et tenter de trouver une alternative renouvelable.

Atlas Mondial des Flux Illicites

Atlas des flux illiicites

Cet atlas des flux illicites fait apparaître plus d’un millier d’itinéraires qui sont utilisés à travers le monde dans la contrebande de biens et de services en lien avec le crime environnemental, ainsi que pour le trafic de la drogue et des êtres humains. Les conflits les plus divers et le terrorisme sont aujourd’hui financés à une échelle sans précédent par le crime organisé transnational et les revenus illicites provenant de l’exploitation des ressources naturelles. Alors que l’on ne saurait établir avec certitude le montant exact des bénéfices engrangés par les groupes criminels et les groupes armés non étatiques, il est en revanche possible d’en dresser un aperçu sommaire à partir des principaux groupes armés non étatiques.

Les recettes du crime environnemental – qui englobe non seulement la criminalité contre les espèces sauvages mais également la contrebande de carburant et l’extraction illégale d’or, de diamants et d’autres minerais et ressources précieuses – sont devenues la plus importante source de profit des groupes armés non étatiques et d’organisations terroristes. L’ensemble des crimes environnementaux, tous types confondus y compris ceux qui visent à la vente ou à la taxation illégale des ressources naturelles, équivaut à 38% du financement des conflits et des groupes armés non étatiques et terroristes. Viennent ensuite la drogue (28%), d’autres formes de taxation illégale, l’extorsion, les saisies et pillages (26%), les donations externes (3%) et l’argent extorqué dans les enlèvements contre rançon (3%) . Ce rapport, qui s’appuie sur les faits, a pour but de quantifier ce que représentent ces flux illicites dans le financement des principaux groupes armés non étatiques.