Selon le site du Ministère de la transition écologique, l’écoconception est une approche préventive qui prend en compte les problèmes d’environnement liés à la conception, au développement d’un produit et intègre les aspects environnementaux tout au long de son cycle de vie (de la matière première, à la fin de vie en passant par la fabrication, la logistique, la distribution et l’usage). Elle concerne tous les secteurs de l’économie.

Pour une conception respectant les principes du développement durable et de l’environnement

Les principes de l’écoconception : une démarche en 3 étapes

Mettre en place une démarche d’écoconception suppose une approche d’amélioration continue composée de 3 actions :

  • Évaluer la performance d’un produit ou service durant son cycle de vie
  • Améliorer la performance environnementale d’un produit ou service
  • Communiquer sur votre performance environnementale

Tous les secteurs et toutes les entreprises sont concernés, quels que soient leur taille et l’avancement de leur stratégie au regard des enjeux de développement durable. Les bénéfices sont multiples :

  • Des bénéfices environnementaux et financiers
  • Une diminution des risques
  • Un levier de création de valeur
  • Une meilleure compétitivité
Le guide de la communication responsable

Des outils pour devenir plus performant

Diag Écoconception

Le Diag Écoconception vous permettra d’améliorer la performance environnementale d’un produit, service ou procédé grâce à une évaluation environnementale portant sur l’analyse du cycle de vie (ACV) et à l’identification d’actions d’amélioration. Ces actions seront priorisées et chiffrées pour faciliter leur mise en œuvre. Par ailleurs, grâce à la formation de vos équipes à l’écoconception, vous pourrez répliquer cette démarche et l’intégrer de façon pérenne dans votre stratégie d’entreprise.

Analyse du cycle de vie

L’analyse du cycle de vie est l’outil le plus abouti en matière d’évaluation globale et multicritère des impacts environnementaux. Cette méthode normalisée permet de mesurer les effets quantifiables de produits ou de services sur l’environnement.

L’analyse du cycle de vie (ACV) recense et quantifie, tout au long de la vie des produits, les flux physiques de matière et d’énergie associés aux activités humaines. Elle en évalue les impacts potentiels puis interprète les résultats obtenus en fonction de ses objectifs initiaux.

Norme ISO 14000

Management environnemental : Les entreprises et les organisations de tout type qui ont besoin d’outils pratiques pour gérer leurs responsabilités environnementales peuvent se reposer sur la famille de normes ISO 14000.

  • ISO 14001 : norme de management de l’environnement. Elle apporte des garanties en matière de maîtrise des impacts environnementaux dans l’entreprise.
    Elle concerne tous les impacts de l’entreprise : déchets, bruits, gaz à effet de serre, énergie, sous-sol etc..
    Etre certifié ISO 14001, c’est apporter la preuve que l’on a mis en place une démarche d’amélioration continue en vue de réduire à court, moyen et long terme tous les impacts environnementaux de l’entreprise.
  • ISO 14005 : fournit des lignes directrices pour une approche par phases destinée à établir, mettre en œuvre, tenir à jour et améliorer un système de management environnemental (SME), que les organismes, y compris les petites et moyennes entreprises (PME), peuvent adopter afin d’améliorer leur performance environnementale.
  • ISO 14006 : lignes directrices pour intégrer l’éco-conception; fournit des lignes directrices pour aider les organismes à établir, documenter, mettre en oeuvre, tenir à jour et améliorer en continu leur management de l’éco-conception dans le cadre d’un système de management environnemental (SME)
  • ISO 14007 : fournit aux organismes des lignes directrices relatives à la détermination des coûts et bénéfices environnementaux associés à leurs aspects environnementaux. Il traite des dépendances d’un organisme vis-à-vis de l’environnement, telles que les ressources naturelles, et du contexte dans lequel l’organisme exerce ses activités ou évolue. Les coûts et bénéfices environnementaux peuvent être exprimés quantitativement, que ce soit en termes monétaires ou non monétaires, ou qualitativement.
  • ISO 14020 : Principe et cadrage : établit les principes et spécifie les exigences générales qui sont applicables à tous les types de déclarations environnementales et programmes de déclarations environnementales de produits. Les déclarations environnementales sont issues de programmes de déclarations environnementales et comprennent les autodéclarations environnementales, les écolabels, les déclarations environnementales de produits (DEP) et les communications d’empreinte.
  • ISO 14021 : Principe et cadrage : spécifie les exigences relatives aux autodéclarations environnementales, y compris les mentions, symboles et graphiques concernant les produits. Elle décrit, en outre, des termes choisis, couramment employés dans les allégations environnementales, en précisant leur utilisation. La présente Norme internationale décrit également une méthodologie générale d’évaluation et de vérification des autodéclarations environnementales, ainsi que des méthodes spécifiques d’évaluation et de vérification des allégations sélectionnées dans la présente Norme internationale.
  • ISO 14024 : établit les principes et les procédures pour l’élaboration de programmes de label environnemental de type I, y compris le choix des catégories de produits, des critères environnementaux et des caractéristiques fonctionnelles du produit, ainsi que pour l’évaluation et la démonstration de la conformité. Le présent document établit également les procédures de certification pour l’attribution du label.
  • ISO 14025 : établit les principes et les procédures de développement de déclarations environnementales de Type III et des programmes correspondants.
    Les déclarations environnementales de Type III décrites par l’ISO 14025:2006 sont principalement destinées à une communication interentreprises, mais leur utilisation pour la communication entre une entreprise et des particuliers dans certaines conditions n’est pas exclue.
  • ISO 14027 : fournit les principes, les exigences et les lignes directrices pour le développement, la revue, l’enregistrement et la mise à jour des PCR « Règles de Catégories de Produits » dans le cadre d’un programme de déclarations environnementales de Type III ou de communication d’empreinte fondé sur l’analyse du cycle de vie (ACV), conformément à l’ISO 14040 et l’ISO 14044 ainsi que l’ISO 14025, l’ISO 14046 et l’ISO/TS 14067.
  • ISO 14063 : fournit à des organismes des lignes directrices relatives aux principes généraux, à la politique, à la stratégie et aux activités liées à la communication environnementale interne et externe. Il utilise des méthodes de communication éprouvées et bien établies, adaptées aux conditions spécifiques existant dans la communication environnementale.
  • ISO 14040 : Principes & cadrage : spécifie les principes et le cadre applicables à la réalisation d’analyses du cycle de vie comprenant: la définition des objectifs et du domaine d’application ACV, la phase d’inventaire du cycle de vie, la phase d’évaluation de l’impact du cycle de vie, la phase d’interprétation du cycle de vie, la communication et la revue critique de l’analyse du cycle de vie, les limitations de l’analyse du cycle de vie, la relation entre les phases de l’analyse du cycle de vie et les conditions d’utilisation des choix de valeurs et des éléments facultatifs.
  • ISO 14044 : Exigences : spécifie les exigences et fournit les lignes directrices pour la réalisation d’analyses du cycle de vie (ACV) comprenant: la définition des objectifs et du champ de l’étude, la phase d’ inventaire du cycle de vie, la phase d’évaluation de l’impact du cycle de vie, la phase d’interprétation du cycle de vie, la communication et la revue critique de l’analyse du cycle de vie, les limitations de l’analyse du cycle de vie, la relation entre les phases de l’analyse du cycle de vie et les conditions d’utilisation des choix de valeur et des éléments facultatifs.
  • ISO 14071 : Revue critique : fournit des spécifications supplémentaires pour l’ISO 14040:2006 et l’ISO 14044:2006. Elle définit des exigences et lignes directrices pour réaliser la revue critique de tout type d’étude d’ACV, ainsi que les compétences requises pour mener cette revue.
  • ISO 14064 : spécifie les principes et les exigences applicables au niveau des organismes pour la quantification et la rédaction de rapports sur les émissions et suppressions de gaz à effet de serre (GES). Il comprend des exigences concernant la conception, le développement, la gestion, la rédaction de rapports et la vérification de l’inventaire des GES d’un organisme.
  • ISO 14051 : Cadre : fournit un cadre général pour la comptabilité des flux matières (MFCA). En comptabilité MFCA, les flux et les stocks de matières au sein d’un organisme sont suivis et quantifiés en unités physiques (par exemple masse, volume) et les coûts associés à ces flux matières sont également évalués. Les informations résultantes peuvent agir comme un facteur de motivation pour encourager les organismes et leurs dirigeants à rechercher des opportunités de générer des avantages financiers tout en réduisant les conséquences néfastes sur l’environnement. La MFCA est applicable à tous les organismes qui utilisent des matières et de l’énergie, indépendamment de leurs produits, leurs services, leur taille, leur structure, leur lieu d’implantation et de leurs systèmes de management et de comptabilité existants.
  • ISO 14052 : Application : fournit des recommandations relatives à la mise en application pratique de la comptabilité des flux matières (MFCA) dans une chaîne d’approvisionnement. L’essence même de la MFCA est de tracer les flux et les stocks de matières au sein d’un organisme, de quantifier ces flux matières en unités physiques (par exemple, masse, volume) et d’évaluer les coûts associés à ces flux matières et aux utilisations de l’énergie. La MFCA est applicable à tous les organismes qui utilisent des matières et de l’énergie, indépendamment de leurs produits, leurs services, leur taille, leur structure, leur lieu d’implantation et de leurs systèmes de management et de comptabilité existants. En principe, la MFCA peut être appliquée comme outil de comptabilité de management environnemental dans la chaîne d’approvisionnement, en amont comme en aval, et peut aider à développer une approche intégrée visant à une amélioration de l’efficacité de l’utilisation des matières et de l’énergie dans la chaîne d’approvisionnement.

Aucune production n’est neutre par rapport à l’environnement

Pour qualifier les préjudices portés à l’environnement, on parle d’impacts environnementaux potentiels. Au nombre d’une douzaine, ces impacts affectent principalement la qualité de l’air, la qualité de l’eau, les ressources et la santé humaine.
La qualité écologique d’un produit est caractérisée par l’ensemble des impacts environnementaux causés par le produit tout au long de son cycle de vie.

L’impact environnemental

L’impact environnemental est l’ensemble des changements qualitatifs, quantitatifs et fonctionnels de l’environnement (négatifs ou positifs) engendrés par un projet, un processus, un procédé, un ou des organismes, ou un ou des produits, de sa conception à sa fin de vie.

L’étude de l’impact environnemental

L’étude de l’impact environnemental est un outil utilisé par la norme ISO 14001 et dans l’ACV (Analyse du Cycle de Vie). Des études d’impacts environnementales sur les milieux biophysique et humain sont requises pour une majorité de projets. Elles sont nécessaires et obligatoires pour les projets d’envergure et sont habituellement assorties de mesures d’atténuation et/ou de mitigation et/ou de mise en valeur et/ou de formules compensatoires et/ou de mesures de conservation ou de restauration.

Les indicateurs

Une étude d’impact environnemental doit appréhender l’évolution du système en considérant les effets du projet. Cette évolution se mesure à l’aide d’indicateurs. L’enjeu est de constater ou d’anticiper la réponse du dit système aux perturbations engendrées par le projet. La réalisation du projet entraîne trois types de perturbations (Deprest, 1997) :

  • perturbations minimes : la structure du système n’est pas considérablement modifiée ; le système retrouvera un équilibre préalable ;
  • perturbations importantes : la structure et le système se transforment totalement. Deux solutions sont possibles :
    • les modifications engendrées créent une nouvelle structure, aboutissant à un nouvel équilibre. Le système retrouve un équilibre dynamique différent de l’ancien,
    • les modifications engendrent une structure dont le fonctionnement provoque un déséquilibre dynamique.

Les perturbations entraînent alors des effets pouvant être multiples :

Pour l’air, on retient cinq indicateurs :

  • contribution à l’effet de serre ;
  • acidification de l’air ;
  • formation d’ozone troposphérique ;
  • appauvrissement de la couche d’ozone ;
  • particules et effets respiratoires des substances inorganiques.

Pour l’eau, on en retient quatre :

  • eutrophisation des eaux douces ;
  • écotoxicité aquatique ;
  • eutrophisation des eaux marines ;
  • consommation d’eau (indicateur de flux).

Pour les ressources des sols et la santé humaine, on utilise les quatre indicateurs suivants :

  • consommation d’énergie primaire (indicateur de flux) ;
  • épuisement des ressources non renouvelables ;
  • toxicité humaine ;
  • occupation des sols.

Les limites planétaires : impact des activités humaines sur les équilibres de la Terre

Le concept de limites planétaires permet une analyse globale des impacts environnementaux provoqués par les activités humaines susceptibles de provoquer un changement d’état des écosystèmes planétaires.

Neuf limites planétaires sont définies. Pour chaque limite, un indicateur et une valeur seuil sont estimés en quantité émise ou extraite de l’environnement.

Limites planétaires

Six de ces limites sont en 2022 considérées comme dépassées :

Changement climatique : concentration atmosphérique en CO2 inférieure à 350 ppm ou une variation maximale de +1 W/m2 du forçage radiatif ;

Intégrité de la biosphère : mesurée par la biodiversité génétique et la biodiversité fonctionnelle. Pour biodiversité génétique, la limite fixée à taux d’extinction de dix espèces sur un million par an (le taux « normal » est d’environ une espèce sur un million par an). Or, le taux actuel d’extinction planétaire serait de cent à mille espèces sur un million par an. Ces disparitions ont des impacts majeurs sur les écosystèmes et sur les fonctions qui ne sont plus remplies par les espèces disparues. Pour la perte de biodiversité fonctionnelle, la limite est fixée à 90 %2 ;

Perturbation des cycles biochimiques de l’azote et du phosphore : limite à la fixation industrielle et agricole de N2 à 35 Tg/an et apport annuel de phosphore aux océans inférieur à dix fois le lessivage naturel du phosphore. La modification des cycles de l’azote et du phosphore contenu dans les sols résulte notamment de l’agriculture et de l’élevage intensifs. L’usage d’engrais et les déjections issues de l’élevage contribuent à perturber ces cycles indispensables au bon état des sols et des eaux ;

Modifications de l’occupation des sols : estimées à partir de la surface forestière, la limite est fixée à 70 % de la surface de forêt avant défrichement par l’humanité ;

Introduction de nouvelles entités dans l’environnement : (métaux lourds, composés organiques synthétiques, composés radioactifs) facteurs de pollution ;

Utilisation d’eau douce : inférieure à 4 000 km3/an de consommation des ressources en eaux de ruissellement. En ce qui concerne la limite de l’eau verte (humidité des sols), une étude publiée en avril 2022 estime que celle-ci est dépassée;

Deux limites planétaires ne sont pas franchies à l’échelle de la planète :

Diminution de la couche d’ozone stratosphérique : réduction inférieure à 5 % dans la concentration en ozone par rapport au niveau pré-industriel de 290 unités Dobson ;

Acidification des océans : taux moyen de saturation de l’eau de mer de surface en aragonite supérieur ou égal à 80 % du niveau pré-industriel.

Une limite n’a pas été quantifiée à l’échelle de la planète :

Les aérosols atmosphériques sont de fines particules (liquides ou solides) en suspension dans l’atmosphère qui possèdent une taille pouvant varier d’une fraction de micromètre à plusieurs micromètres.